mardi 6 avril 2010

Les institutions

Le droît d'aînesse
Ajourd'hui encore l'unité familiale maintient son intégrité en évitant le morcellement des propriétés. Une coutume qui a souvent bien contraint les notaires à user d'artifices pour contourner la loi française obligeant au partage des biens. A la campagne en particulier, l'obsession était de transmettre l'etxe dans son intégralité (maison, terres, droits sur les biens communaux) à une lignée de sucesseurs : il fallait que la maison ait une suite. Les aînés, fille ou garçon, étant souvent les héritiers, écrire une autre histoire revenait aux cadets. Ceux - là entraient dans le clergé ou la marine, se faisaient artisans, entraient comme domestiques dans la famille ou ailleurs, ou bien s'exilaient en Amérique...
Dans certains cas, les aînés s'installaient maritalement à la ferme de leurs parents et n'officialisaient l'union qu'une fois la passation réalisée. Ceux qu'on appelait les maîtres jeunes prenaient alors la place des maîtres vieux, qui devenaient co-gestionnaires de l'etxe.
La femme Basque apparaît comme ayant la même condition juridique que l'homme. Ceci se manifeste surtout à travers les règles successorales. Qu'il soit fille ou garçon, l'aîné hérite de tous les biens. La dérogation n'est admise que si l'aîné est infirme ou "idiot".
Le rôle "d'Etxeko - jaun"
De tous temps, la maison a été la cellule de base , l'organisation sociale des Basques. La responsabilité du maître de maison "l'etxeko - jaun" ne se limitait pas à la cellule familiale. Elle lui donnait droit de participer à l'administration de l'ensemble de la communauté paroissiale dans le système de démocratie directe.
Chaque paroisse déléguait par la suite des représentants à l'assemblée générale de la vallée de la province.
Les assemblées paroissiales
Ces assemblées regroupaient tous les maîtres de la maison de la paroisse, le dimanche, à l'issue de la messe. On y décidait collectivement des divers droits appartenant à la communauté, des dépenses des communes de la paroisse, des emprunts, des taxes...
Les maîtres de maison répartissaient entre eux les droits d'usage sur les terres communes.
Le biltzar du Labourd
L'assemblée générale de la province du Labourd se réunissait chaque année au château de Motte à Utaritz. Elle regroupait les délégués des paroisses du Labourd, sous la présidence d'un bailli.
Cette assemblée, comme celle des autres provinces, avait une compétence politique, législative, administrative et financière.
Les débats concernaient les rapports du pays avec la royauté, les doléances à présenter au roi. Administrativement, le Biltzar s'occupait de la construction et l'entretien des routes, de la conservation des eaux et des fôrets, et, d'une façon générale à toute mesure permettant le développement de l'économie.
La propriété collective
Dans toutes les provinces Basques, les terres appartenaint à la collectivité des habitants. La terre basque était allodiale, c'est - à - dire tenue des ancêtres et non d'un suzerain. Les terres incultes étaient réparties entre les vallées ou les paroisses. Elles appartenaient à tous les habitants de la paroisse (les "voisins") et leurs gestions étaient le plus souvent confié à un syndic.
Les terres mises en culture faisaient l'objet d'appropriation privée mais pas du seul maître de maison. Elles étaient la propriété de la famille tout entière, symbolisée par la maison.
Le droit familial
Le patrimoine familial était indivisible et n'avait qu'un seul héritier. Le rôle du maître de maison n'était pas absolu. Il devait veiller à la conservation du patrimoine ancestral mais également assurer à ses frère et soeur une situation digne de leur état.
Tout membre de la famille pouvait demeurer à la maison à condition d'y travailler.
Généralement y vivaient 2 couples : celui des parents et celui de l'héritier et une grande égalité régnait entre les "maîtrs vieux" et les "maîtres jeunes".

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