lundi 5 avril 2010

Appartenir à une maison ou fonder une société

Au Pays Basque, la maison est une entité sociale, économique et religieuse, un vecteur d'identité pour la famille qu'elle abrite.
Avant d'être, d'être tout court, d'exister, de signifier, il faut d'être d'une maison, mais aussi être voisin et avoir un premier puis un second voisin.
Cette appartenance à un lieu, un foyer, un terrotoire, est une façon de se reconnaître entre gens du cru. D'ailleurs, lorsqu'il décline son identité, un basque dit rarement je m'appelle Untel, mais plutôt je suis de telle maison. De cet usage toujours en vigueur provient une multitude de patronymes commençant en etxe et francisés pour des questions de phonétique. Les Etcheverry (maison neuve), Etchemendy (maison dans la montagne), Etchechoury (maison blanche), Etchebeity (maison d'en bas) ou Etcheto (petite maison) sont monnaie courante. Il est ainsi fréquent de se nommer d'après des toponymes : le fils de la maison du col, celui qui habite près de la rivière, etc. Si d'autres peuples ont souvent recours aux tournures poétiques pour se nommer (l'on songe évidemment aux Indiens d'Amérique, mais également aux Orientaux), les Basques privilégient l'appartenance à une lignée, plutôt qu'une individualité. Jusqu'en 1789, le pouvoir politique était exercé par les maîtres ou maîtresses de maison qui seuls votaient, selon la règle d'une maison équivaut à une voix.

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