vendredi 2 avril 2010

Histoire de St jean de Luz - Archive

Le quartier d'Accots aurait été, à l'origine, le berceau de la paroisse, et la première église de St Jean de Luz se serait élevée quelque part au nord de la ville actuelle, dans les collines. Si ces traditions sont exactes, cela se passait en des temps fort anciens.
Plus certaine, la formation de l'agglomération autour du port à partir de l'époque où se développa la grande pêche, au XIIIème siècle. Limitée au Sud par la Nivelle, à l'Ouest par l'Océan, la campagne luzienne s'étend à l'Est et au Nord. Quelques kilomètres carré de bocage bosselé, des confins de Guéthary à ceux d'Ascain, que les documents anciens désignent sous l'appellation commune d'Accots. Un vallon, emprunté par le chemin venant de Bayonne, partageait inégalement ce paysage en deux. De part et d'autre, bordes et métairies, isolées, de médiocres dimensions et d'un médiocre rapport ; la moitié du territoire abandonnée aux friches, landes et bois - taillis, un seul véritable bois excepté, celui de Fagossou. Plus d'élevage que de cultures, de vignes et de vergers de pommiers que de céréales. Tout au Sud, dans la basse vallée et tout contre la cité, de vastes marécages.
Le nombre de paysans libres, propriétaires de leur exploitation se situait en 1681, entre 20 et 25. La poussée démographique, dans la deuxième partie du XVIIème siècle, avait déterminé l'occupation progressive des bordes par les cadets des familles paysannes.
En 1689, il y avait 36 métairies et bordes, appartenant toutes aux bourgeois luziens. En 1747, une liste donne la retranscription des noms de onze de ces propriétaires, tous notables de la ville, veuves ou héritiers mineurs de notables. En somme, à la fin du XVII siècle, une soixantaine d'exploitations au maximum, dont un peu moins de la moitié échappait plus ou moins au contrôle des magistrats luziens. Ces derniers avaient racheté la Baronnie de Saint Jean de Luz aux chanoines du Chapitre de Bayonne au XVI ème siècle. Les paysans libres, relativement nombreux, changèrent de maîtres et ne l'apprécièrent pas ; leur indépendance en souffrit certainement car les assujétissements aux lois et aux règlements durent se faire plus stricts. Jusqu'à la Révolution, les relations entre les paysans et les bourgeois furent toujours difficiles, souvent orageuses.
L'incompatibilité des tempéraments et des intérêts des laboureurs et des "marchands" (ainsi se désignaient modestement les armateurs - exportateurs - importateurs qui assuraient la direction de la communauté) était certaine. Hommes d'action, joueurs, habitués aux gros bénéfices comme aux fortes pertes, tout opposait ces bourgeois à leurs administrés de la campagne, condamnés aux maigres profits, mais opiniâtres et attachés à leur relative indépendance.
Les achats de terres, pour ces bourgeois, au XVIIème siècle au moins, étaient avant tout des placements d'argent. Ils se souciaient peu de leur exploitation, satisfaits d'en retirer leur ravitaillement domestique : cochons, volailles, laitage, vin pour leur cave, pomme et cidre. Ce n'est qu'au siècle suivant qu'ils s'aviseront de l'importance des cultures. De là, un manque d'intérêt certain à l'égard des prolèmes des petits paysans qui n'avaient, pour vivre, que leur exploitation, et la désinvolture avec laquelle ils les traitaient souvent.

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